top of page

Le Syndrome du Canal Carpien

1. Introduction:

Parmi les affections neuropathiques, les syndromes d’attrappement neuropathiques sont les plus fréquemment rencontrés dans la pratique quotidienne des kinésithérapeutes (1). Dans ces pathologies, le syndrome du canal carpien constitue un syndrome fréquent puisque 10% des personnes risquent d’en être affecté au cours de leur vie. La prévalence dans la population est de 2,7% (2). D’ailleurs, cette dysfonction fait partie des pathologies les plus prévalentes en kinésithérapie libéral avec 34,20 % de prévalence (3).

Avant d’expliquer les mécanismes de développement de cette pathologie, il est important de rappeler qu’elle touche le nerf médian. Ce nerf, provenant du plexus brachial émane des racines C5 à T1 (4,5). Une fois sorti du plexus brachial, il accompagne l’artère brachiale. Il la suit avant de se diriger vers la gouttière bicipitale. Il passe ensuite sous l’expansion aponévrotique du tendon du biceps avant de se diriger en direction du poignet où il passe sous le rétinacle des fléchisseurs. Finalement, il se divise en deux branches : une latérale et une médiale (4).

Tout au long de son trajet, ce nerf est confronté à des pièges mécaniques. Parmi ceux-ci, on retrouve le syndrome du rond pronateur, du nerf interosseux intérieur ou du canal carpien. Le syndrome du canal carpien est le plus fréquent et étudié des syndromes d’attrapement. Il correspond à une inadéquation entre le contenant (un plancher osseux avec plafond fibreux : le rétinacle) et le contenu (nerfs, vaisseaux et tendons). Si l’étiologie du canal carpien est souvent décris comme idiopathique, l’activité répétitive de la main et du poignet favorise l’apparition de ce syndrome. Certaines pathologies peuvent cependant le déclencher comme l’hypothyroïdie, le diabète ou l’arthrite rhumatoïde (2,6). La grossesse elle aussi peut augmenter le risque de développer cette pathologie par une augmentation d’œdème du aux hormones (1). Parmi les autres causes pouvant déclencher ce syndrome, on notera un appui prolongé du poignet, une réduction du diamètre du canal carpien par ganglion, inflammation, luxation intra carpienne (7). Le tabac quant à lui serait un facteur augmentant le risque (1).

2. Diagnostic:

 

Lorsqu’un patient se présente avec un possible syndrome de canal carpien, celui peut noter des paresthésies dans le territoire sensitif du nerf médian (face palmaire de l’éminence thénar jusqu’à la moitié latérale de l’annulaire et face dorsale des phalanges moyenne et distale des doigts 2 à 4). Ce même patient peut ressentir des sensations d’engourdissement, de fourmillements et ce notamment durant la nuit. Les douleurs peuvent irradier le long de l’avant-bras voire même du bras et elles disparaissent généralement après mobilisation de la main (2). Parfois, la douleur peut être exacerbée par une activité importante ou répétitive. Dans des cas avancés, le patient peut présenter une atrophie des muscles thénariens (7). Par sensibilisation centrale ou périphérique, la douleur peut également être ressentie sur la région palmaire dans son entièreté (1).

Afin de mieux comprendre le processus pathologique du patient, le thérapeute possède de nombreux outils permettant de mettre en valeur un syndrome du canal carpien, d’en évaluer les symptômes ainsi que les conséquences qui en découlent (dans ce las, les limitations d’activité) (2,8,9).

Pour mettre en valeur un syndrome du canal carpien, le thérapeute peut réaliser les tests suivants :

  • Test de Phalen : Ce test consiste en la flexion du poignet de manière maintenue durant 45 à 60 secondes. Le patient, assis, place donc le dos de ces mains en contact devant lui. Le test est considéré comme positif si le patient ressent des fourmillements ou que la douleur ressentie précédemment se reproduit (2,8). La sensibilité de ce test serait de 68% avec une spécificté de 73% (9). Le test de phalen peut aussi être réalisé de manière inversée (avec extension des mains) mais il ne figure pas dans les recommandations les plus récentes (8).

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

  • Signe de Tinel (ou Hoffman Tinel) : Ce test consiste en la compression du nerf par le thérapeute. Patient assis avec l’avant-bras en supination sur la table, le thérapeute réalise des compressions au niveau du canal carpien par des percussions réalisée à l’aide des doigts ou d’un marteau à réflexes. Certains auteurs proposent de réaliser cette percussion sur le nerf tout au long de son trajet. Ce test aurait une sensibilité de 50% pour une spécificité de 73% (9). Ce test peut aussi réaliser par une compression continue (8).

​

​

​

​

​

​

​

​

​

​

  • ULNT1 : Les « Upper Limb Neurodynamic Test » sont des tests apparaissant depuis quelques années dans l’évaluation du canal carpien. Ceux-ci sont intéressants puisqu’ils permettent de détecter des douleurs neuropathiques périphériques (10). Cependant, ces tests peuvent êtres positifs dans des syndromes d’attrappement multiples ou dans des radiculopathies. Ainsi, il est important de les compléter par les tests vus précédemment (10). D’ailleurs, ce test, l’ULNT1 ne fait pas partie des points essentiels du diagnostic d’un tunnel carpien selon une revue récente (8). Pour le réaliser, le patient est en décubitus dorsal sur la table. Le thérapeute réaliser alors une dépression de la ceinture scapulaire, une extension du coude, une rotation externe d’épaule avec supination de l’avant-bras, une extension du poignet et des doigts ainsi qu’une abduction d’épaule. Afin de différencier la structure impliquée, le thérapeute peut demander une flexion contralatérale de la tête, relâcher la ceinture scapulaire ou relâcher l’extension de poignet (7,10).

  • Katz Hand Diagram : Le diagramme de Katz est une évaluation graphique des douleurs et sensations décrites par le patient. Réalisable de manière autonome, le patient doit dessiner (selon une légende) les symptômes ressenties dans les régions concernées (11). Ce test possède une sensitivité de 75% pour une spécificité de 75% (9). C’est donc un outils intéressant dans le diagnostic du canal carpien.

  • Static 2-point discrimination : ce test, sensitif a pour objectif d’évaluer la capacité du patient à discriminer deux points. Pour se faire, le patient, assis avec l’avant-bras en supination sur la table va fermer les yeux. Le thérapeute, à l’aide d’un testeur de sensibilité toucher la pulpe du troisième doigt afin d’évaluer si le patient note ou ne note pas les deux points. En règle générale, le patient doit être capable de détecter deux points lorsqu’ils sont à une distance minimale de 6mm (8).

  • Monofilament testing : Ce test a pour objectif d’évaluer la sensibilité superficielle des doigts du patient par un morceau de coton (7) ou un monofilament (9). L’algésie peut aussi être testée par un objet pointu (cure dent, mine de crayon, etc..) (7).

  • CQT-SSS funcional / BCQT : Le Boston Carpal Tunnel Questionnaire Symptom Severity Scale, disponible en anglais, permet d’évaluer les symptômes des patients ainsi que la répercussion fonctionnelle de ces symptômes grâce à 19 questions pouvant apporter 5 points. Il permet donc de suivre l’évolution du patient (12)

  • DASH : Mondialement connu, il peut être utilisé à la place du BCQT

  • PPB / DMPUT : Ce test a pour objectif l’évaluation de la dextérité manuelle et de la coordination bimanuelle. Il consiste à placer, le plus rapidement possible, 25 piquets dans 25 trous à l’aide d’une ou des deux mains. Plusieurs variantes existe. Il peut être remplacé par le Dellon-Modifier Moberg Pickup Test qui consiste à placer de petits objets (vis, rondelles, etc..) dans une boite le plus rapidement possible (9).

  • Pinch/Grip strenght : ce test consiste en l’évaluation force développée sur un dynamomètre de type « Jamar » ou de « Gauge » . Les valeurs obtenues seront à comparer avec les normes d’âge et de sexe (8).

  • Wrist ratio index : ce test est intéressant puisqu’il permet de savoir si la morphologie du poignet peut être une cause déclenchant le syndrome carpien. Ce test consiste à mesure le diamètre antéro postérieur et le diamètre médio-latéral du poignet. Une fois les mesures prises, on divise le diamètre antéro-postérieur par le médio-latéral. Lorsque ce ration est supérieur à 0,7, cela traduit une prédisposition au syndrome du tunnel carpien (8). Ce ratio est normalement calculé avec un pied à coulisse mais il peut aussi être calculé avec un règle et du papier.

 

D’après une étude récente, il sera possible de classer les syndromes carpiens en trois sous- groupes : les légers qui ressentent des symptômes intermittents, les modérés qui ont des symptômes constants et les sévères qui présentent une atrophie des thénariens. Ce dernier groupe est un candidat préférentiel à la chirurgie (9).

Aussi, il est important de noter qu’un diagnostic différentiel peut parfois être nécessaire. Parmi les pathologies présentant les mêmes symptômes, on notera :

  • La radiculopathie cervicale : cette dysfonction se caractérisera par des douleurs dans la région du cou. Le test de Spurling sera positif et les fourmillements ne devraient atteindre que le 1er et le 2nd doigt (13).

  • La ténosynovite de Quervain : dans cette pathologie, le patient notera de la douleur localisée à l’apophyse styloïde (13).

  • Le syndrome du rond pronateur : touchant le nerf médian, il se différenciera du canal carpien par une absence de douleurs ou dysesthésies dans les doigts alors qu’elle sera présente au poignet ou à la paume de main (7,13). 

  • La compression du nerf médian en amont est à rechercher (défilé thoracique, syndrome du rond pronateur, etc...) (2).

 

Finalement, il est important de rappeler que dans les formes graves (amyotrophie de la zone thénar, il peut être intéressant de réaliser des examens complémentaires tels que l’échographie, des examens électrophysiologiques. En effet, ces tests peuvent définir un degrés de démyélinisation et de perte axonale. L’électromyographie pourra être réalisé afin d’éliminer des causes tierces aux symptômes du patient (comme une radiculopathie). En effet, si l’ensemble des symptômes sévères (et notamment un score élevé au BCQT), alors, il y a des risques d’existence d’altérations électrophysiologiques (1).

Capture d’écran 2020-11-08 à 12.08.07.pn
Capture d’écran 2020-11-08 à 12.06.44.pn
Capture d’écran 2020-11-08 à 12.07.01.pn
Capture d’écran 2020-11-08 à 12.06.53.pn
Capture d’écran 2020-11-08 à 12.06.29.pn

Territoire Sensitif Nerf Médian

Origine Nerf Médian

Phalen

Phalen Inversé

Signe de Tinel

3. Traitement:

 

Après avoir établis le diagnostic de syndrome du canal carpien, il est important d’aborder les traitements. Une revue récente (14) a pu montrer qu’à long terme (6 et 12 mois), le traitement conservateur amènent des résultats comparables à ceux apportés par la chirurgie. Cependant, à court terme, les résultats d’un traitement conservateur comprenant thérapie manuelle sont supérieurs à un traitement chirurgical. Dans un communiqué récent, les bonnes pratiques mettaient en avant l’éducation, le port d’orthèses, la chaleur, la diathermie, les courants interférentiels, la thérapie manuelle et les programmes d’étirements avec une évidence faible à modérée (9). Ainsi, nous pouvons donc proposer la mise en place des techniques suivantes :

​

  • Thérapie manuelle :

    • Neuroglissements : Malgré l’évidence conflictuelle du traitement par exercice de neurodynamique (8), des études récentes (15) montre que les exercices de neurodynamique peuvent être appliqués pour diminuer la douleur et améliorer la fonction de la main. Parmi ceux-ci nous noterons :

      • Glissements proximal du nerf : Patient en position de mise en tension du nerf, il réalise une flexion du poignet avec extension de coude

      • Glissement distal du nerf : patient en mise en tension du nerf, il réalise une flexion de coude avec extension de poignet

      • .Il est possible de combiner ces deux exercices en neurogymnastique (7).

      • On peut aussi proposer une mise en tension progressive (6)

    • Mobilisations du poignet et de l’extrémité supérieur :

      • Crochetage des tendons fléchisseurs des doigts et de la main (7).

      • Manœuvre de creusement de l’arche carpienne, étirement du ligament antérieur du carpe, étirement du ligament antérieur du carpe à travers les muscles thénariens et hypothénariens (6).

      • Étirement de l’aponévrose palmaire, compression manuelle des muscles lombricaux (voir plus tard dans les étirements), étirement du ligament transverse (14)

      • Compression du pectoral mineur (3 minutes) avec abduction d’épaule, compression de l’aponévrose bicipitale avec extension de coude, glissés profonds sur le biceps (bras en supination), compression du rond pronateur avec pronation dynamique (14).

    • Mobilisations des cervicales : compression maintenue sur les scalènes (patient en décubitus dorsal), ou sur la pince costo-claviculaire (durant trois minutes patient en décubitus latéral).On peut aussi réaliser des mobilisations postéro- antérieures sans thrust selon la technique de Maitland (14).

    • Massages : les massages peuvent être utilisés comme la technique de massage de Madenci qui consiste en : 30 à 60 secondes d’effleurage, de friction, de pétrissage, et d’effleurage à nouveau (1,16).

  • Orthèses : les orthèses de repos avec le poignet en position neutre peuvent être proposées durant la nuit. Ce port d’orthèses peut être réalisée en journée voire même tout le temps lorsque l’usage de l’orthèse nocturne est insuffisant (8).

  • Thermothérapie : La chaleur superficielle par « hot pack » peut être appliquée tout comme les micro-ondes ou la diathermie (8).

  • Courants interférentiels : L’application de courants interferentiels semble plus efficace que les courants de type TENS dans le traitement de la douleur. Ces courants peuvent être utilisés 5 fois par semaine. Attention cependant aux porteurs de Pacemaker (8).

  • Programmes d’étirements : les étirements des lombricaux peuvent être proposés avec des étirements classiques (17). D’ailleurs, ces étirements combinés à des orthèses montrent une évidence modérée dans le traitement du syndrome (8). Pour réaliser un Ã©tirement des lombricaux, le patient réalise une flexion des inter-phalangiennes (sans la métacarpo-phalangienne). Il réalise alors à l’aide de l’autre main une pression sur les articulations métacarpo-phalangiennes. Une fois réalisé, il étire à l’aide de l’autre main l’ensemble de la main avec une extension du poignet (17).

  • Éducation : Lorsque l’on parle de tunnel carpien, il existe fréquemment une association entre le développement de la pathologie et un usage bureautique fréquent. Ainsi, il est important d’informer le patient sur les effets de la souris d’ordinateur ou des claviers dans les tunnels carpiens. Il peut être proposé la mise en place de clavier d’épaisseur réduite, d’écrans tactiles, etc...

 

À ces techniques largement démontrées, nous ajouterons deux techniques qui suscitent l’intérêt de la communauté scientifique mais sur lesquelles l’évidence scientifique n’est pas encore suffisante :

  • Techniques myofasciales : L’application de techniques de manipulation fasciale sur le membre supérieur affecté par friction durant 3 minutes (à l’aide des interphalangiennes, du poing ou du coude) de 4 à 8 points par séance semble efficace en référence à un traitement par thérapie laser (18).

  • Thérapie « Cupping » : Selon cette étude récente (19), l’application de cupping au niveau de la face antérieure du poignet avec une pression de 50mmHg pendant 4 minutes pourrait constituer un traitement complémentaire au syndrome carpien.

     

À l’inverse des thérapies précédemment évoquées, les lasers de bas niveau ou autres luminothérapies, les ultrasons, les aimants et la iontophorèse ne sont pas recommandées avec une évidence faible à modérée (9).

 

En cas d’échec de ces thérapies, si le patient présente des symptômes modérés à sévères de plus de 2-3 mois, on peut orienter le patient vers des injections de corticostéroides avant de le rediriger vers une chirurgie si le syndrome devient chronique (plus de 6 mois continus) (20).

Capture d’écran 2020-11-08 à 12.08.31.pn

Étirement du Ligament Antérieur

Capture d’écran 2020-11-08 à 12.08.49.pn

Étirement Lombricaux

IMG_8861.jpeg

Romain Blanc

  • Grey LinkedIn Icon
  1. Padua L, Coraci D, Erra C, Hobson-Webb L. Carpal tunnel syndrome: clinical features, diagnosis, and management. The Lancet. 2016;

  2. Dreano T, Albert J-D, Marin F, Sauleau P. Syndrome du canal carpien. EMC - Appar Locomoteur. 2011;

  3. Panchout E, Doury-Panchout F, Launay F, Coulliandre A. Prévalence des pathologies rencontrées en kinésithérapie libérale: un outil pour repenser l’enseignement en kinésithérapie ? Kinésithérapie Rev. 2017 Dec 1;17(192):3–10.

  4. Brin É, Evelinger S, Cerioli A, Dufour X. Point d’anatomie. Focus sur le nerf médian. Kinesither Rev. 2018;

  5. Kamina P. Anatomie Clinique : Tome 1, Anatomie générale, membres. Maloine; 2009.

  6. Le Roux P. Syndrome du canal carpien et mobilisation des nerfs. Kinesither Rev. 2007;

  7. Laere J de, Tixa S. Le syndrome neurogène douloureux: du diagnostic au traitement manuel. Tome 1, Tome 1,. Issy-les-Moulineaux: Elsevier-Masson; 2011.

  8. Erickson M, Lawrence M, Jansen CWS, Coker D, Amadio P, Cleary C. Hand Pain and Sensory Deficits: Carpal Tunnel Syndrome: Clinical Practice Guidelines Linked to the International Classification of Functioning, Disability and Health From the Academy of Hand and Upper Extremity Physical Therapy and the Academy of Orthopaedic Physical Therapy of the American Physical Therapy Association. J Orthop Sports Phys Ther. 2019 May;49(5):CPG1– 85.

  9. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy. Carpal Tunnel Syndrome: A Summary of Clinical Practice Guideline Recommendations Using the Evidence to Guide Physical Therapist Practice. J Orthop Sports Phys Ther. 2019;

  10. Nee R, Jull G, Vicenzino B, Coppieters M. The Validity of Upper-Limb Neurodynamic Tests for Detecting Peripheral Neuropathic Pain. J Orthop Sports Phys Ther. 2012;

  11. Katz J, Stirrat C. A self-administered hand diagram for the diagnosis of carpal tunnel syndrome. J Hand Surg Eur Vol. 1990;

  12. Pimentel B, Faloppa F, Belloti JC. Effectiveness of ultrasonography and nerve conduction studies in the diagnosing of carpal tunnel syndrome : clinical trial on accuracy. Musculoskelet Disord. 2018;

  13. Wipperman J, Goerl K. Carpal Tunnel Syndrome: Diagnosis and Management. Am Fam Physician. 2016;

  14. Fernández-de-las-Peñas C, Cleland JA, Palacios-Cena M, Fuensalida-Novo S, Pareja J, Alonso-Blanco C. The Effectiveness of Manual Therapy Versus Surgery on Self-reported Function, Cervical Range of Motion, and Pinch Grip Force in Carpal Tunnel Syndrome: A Randomized Clinical Trial. J Orthop Sports Phys Ther. 2017

  15. Wolny T, Linek P. Is manual therapy based on neurodynamic techniques effective in the treatment of carpal tunnel syndrome? A randomized controlled trial. Clin Rehabil. 2018;

  16. Elliott R, Burkett B. Massage therapy as an effective treatment for carpal tunnel syndrome. J Bodyw Mov Ther. 2012;

  17. Baker NA, Moehling KK, Rubinstein EN, Wollstein R, Gustafson NP, Baratz M. The Comparative Effectiveness of Combined Lumbrical Muscle Splints and Stretches on Symptoms and Function in Carpal Tunnel Syndrome. Arch Phys Med Rehabil. 2012 Jan;93(1):1–10.

  18. Pratelli E, Pintucci M, Cultrera P, Pasquetti P. Conservative treatment of carpal tunnel syndrome: Comparison between laser therapy and fascial manipulation. J Bodyw Mov Ther. 2014;

  19. Mohammadi S, Roostayi M. The effects of cupping therapy as a new approach in the physiotherapeutic management of carpal tunnel syndrome. Physiother Res Int. 2019;

  20. Bionka M, Friden J. Carpal Tunnel Syndrome: Hand Surgeons, Hand Therapists, and Physical Medicine and Rehabilitation Physicians Agree on a Multidisciplinary Treatment GuidelinedResults From the European HANDGUIDE Study. Arch Phys Med Rehabil. 2014;

bottom of page